Cours d'harmonie, six exercices.

PREMIER EXERCICE D'HARMONIE
La gamme des voyelles :
a----comme dans âme
è----comme dans paix
é----comme dans clé
i-----comme dans vie
u----comme dans pur
ou---comme dans amour
eu---comme dans vœu
o----comme dans beau
Exercice. ---- Aspirez, comme si vous sanglotiez, par petits coups. Sanglotez, sanglotez encore ; répétez, jusqu'à ce que vous vous soyez fait de sangloter un véritable art.
Maintenant, videz vos poumons à fond, puis prenez votre souffle en sanglotant, ouvrez votre bouche aussi large que possible, entonnez le A et faites-le
vibrer dans tout le corps, de manière que toutes les parties de l'organisme soient mises en vibration.
Répétez le même exercice avec les autres voyelles, successivement et dans l’ordre indiqué. Pour cela, il faut chaque fois remplir vos poumons en aspirant
avec cette sorte de sanglot, puis, tout d'un coup,
lâcher le ton, en en étant absolument maître, l'écouter et le suivre au fur et à mesure qu'il s'affaiblit et finalement s'éteint, en même temps observer exactement l'attitude prescrite pour tous les exercices préliminaires de respiration.
La vibration doit se faire sentir d'abord dans le visage, afin d'acquérir en premier lieu la domination du cerveau sur les muscles faciaux. Pour produire la voyelle A, il faut ouvrir la bouche aussi grande que possible. Pour la suivante, le è, la bouche s'étire un
peu en large ; pour la troisième, le é, elle est encore plus étirée, et pour le I, les coins de la bouche se rapprochent le plus possible des oreilles. La bouche étant ainsi étirée en large autant que possible, nous commençons à l'appointer pour prononcer le U, un
peu plus pour le OU, plus encore pour le EU, et finalement, pour le O, nous formons un anneau parfait, nous atteignons le plus petit ovale. Les exercices des voyelles doivent toujours se faire dans cet ordre, selon cette gamme naturelle.
On exercera successivement les voyelles A, è, é, I,
U, OU, EU, O,
une fois avec la bouche ouverte,
une fois en serrant les dents de devant,
une fois en serrant les dents du fond,
et, pour finir, en les faisant vibrer la bouche fermée.
La première voyelle, A, exprime l'admiration, l'affirmation ; c'est le premier son que profère l'enfant qui vient au monde. La deuxième, è, est l'expression du refus, dédain, défensive. La troisième, é, est la voyelle de l'étonnement, ou de l'égalité, de l'esprit pratique, tandis que le I, quatrième voyelle, inclut un état de vive joie et de félicité. La cinquième, U, développe
notre conscience esthétique. La sixième voyelle, OU, est celle de la recherche intérieure et métaphysique, tandis que la septième, EU, exprime la recherche
d'ordre scientifique. Enfin le O anime notre sentiment religieux, il nous unit à notre Créateur.
Si nous nous basons sur le sens des voyelles prépondérantes dans une langue, nous trouvons que le français est scientifique, l'allemand philosophique, tandis que l'anglais est la langue du commerce. On peut reconnaître le caractère général d'un peuple d'après les voyelles qui dominent dans sa langue, on peut voir ainsi s'il est plus mystique ou plus scientifique, plus pacifique ou plus cruel, ou s'il appartient à la médiocrité moyenne. Il faut faire sonner les voyelles à travers tout le corps. Vous devez en sentir la vibration jusqu'au bout des doigts, et lorsque le ton semble s'être éteint, le suivre encore en pensée jusqu'à ce que vous l'entendiez réellement dans le moral, qu'il résonne dans votre âme et que vous le gardiez en votre esprit.
Tous les tons supérieurs à notre ton fondamental,
nous les écoutons avec l'oreille droite ; les tons inférieurs avec l'oreille gauche. Notre ton fondamental se trouve entre l'ut et le fa. Les tons élevés, que nous écoutons avec l'oreille droite, sont en rapport avec les choses révélées objectivement, tandis que les tons inférieurs, que nous écoutons avec l'oreille gauche, se rapportent aux choses qui nous sont encore cachées, intérieures, occultes.
Les vibrations de toutes ces voyelles ont chacune
leurs influences particulières sur notre organisme en général et tout spécialement sur les muscles faciaux.
Tel visage, tel cerveau, et tel cerveau, tel visage.
Si l'on est assez compréhensif pour explorer où et comment se manifeste l'activité mentale et comment elle réagit sur le visage, on peut lire aux traits du visage tout ce à quoi pense un individu.
DEUXIEME EXERCICE D'HARMONIE
Nous inspirons rapidement en staccato en portant
les épaules en arrière et nous commençons notre exercice.
Debout, droit, plaçons nos pouces derrière les oreilles, de manière que la main, arrondie en conque, prolonge le pavillon de l'oreille, puis, tout en inspirant par de brefs sanglots, nous nous ployons en deux à partir des hanches. Il est important que la flexion
n'ait lieu qu'aux hanches, le buste restant rigide.
Puis nous chantons à pleine voix la gamme ascendante d'ut majeur sur les voyelles A-è-é-I-U-OU-
EU-O en nous redressant lentement.
La vibration de notre voix doit nous faire vibrer du
haut de la tête au bout des orteils. C'est ainsi que
nous arrivons à la compréhension des lois naturelles, des lois de l'Harmonie. Le succès nous suivra
dans la vie et nous irons de l'avant.
L'inspir en sanglots introduit une variation dans
notre respiration et, dans la vie, nous avons besoin
de telles variations.
TROISIEME EXERCICE D'HARMONIE
L'exercice précédemment décrit, avec le pouce derrière l'oreille, affine sensiblement le sens de l'ouïe. Maintenant, faisons un exercice à genoux, en quatre postures différentes.
Position de départ. ---- Agenouillé sur le genou gauche, la jambe droite en équerre.
Première posture. ---- Les mains jointes, posées sur le genou droit, les coudes écartés. La tête inclinée en avant, jusqu'à toucher le dos des mains avec le front ou le nez ou, pour varier, en s'y reposant, sur l'une ou l'autre joue.
Deuxième posture. ---- Le buste ployé, en avant ; le
sein droit reposant sur la cuisse ; les deux mains étendues à plat par terre, de chaque côté du pied
droit, et tout le poids du corps porté sur les mains.
Troisième posture. ---- Les mains jointes et posées à
plat par terre, en travers, devant le pied (sans déplacer le pied, la jambe doit rester en équerre).
Quatrième posture. ---- Dans la même attitude, les
mains jointes, posées à plat en travers, derrière le pied droit.
Dans chacune des quatre postures, chanter les voyelles, soit séparément sur le ton fondamental, soit en gamme ascendante et descendante A-è-é-i-u-ou-eu-o-eu-ou-u-i-é-è-A, d'abord la bouche ouverte, puis en serrant les incisives, après en serrant les
molaires, et en terminant toujours par un bourdonnement les lèvres closes.
QUATRIEME EXERCICE D'HARMONIE
Nous entrons en relation avec les puissances de la
Nature, en exerçant les voyelles é-O, puis é-O-OU-A
sur l'antique mélodie bien connue du « Te Deum »
(Grand Dieu nous te bénissons).
Les effets que peut produire la combinaison de la
musique et de certaines voyelles, nous les constatons dans l'Eglise catholique. Le Mahométisme également restera indestructible aussi longtemps qu'il fera chanter certaines voyelles, dont l'effet est d'exciter les adeptes jusqu'au fanatisme. Les Mongols connaissaient des voyelles dont l'emploi, en certaines circonstances, les excita à tel point qu'en quelques heures ils massacrèrent cent mille hommes et ne mirent que plusieurs jours pour anéantir un peuple de deux millions et demi d'individus.
Nous savons qu'un fou peut, en clamant certains
sons inarticulés, déployer une puissance telle que
douze hommes peuvent à peine le contenir. Alors, si
le chant des voyelles peut exercer une telle puissance de destruction, judicieusement combiné, il
doit pouvoir déployer aussi une puissance constructive, créatrice. Et, en vérité, il en est ainsi.
Moïse avait institué douze mille prêtres pour diriger
le peuple d’Israël, mais les Israélites ne voulurent ni
se laisser instruire, ni apprendre de bonnes manières. Moïse, qui était un disciple du grand mage iranien Jéthro, dont il avait « gardé les moutons », sut
ce qu'il avait à faire. Jéthro lui avait communiqué la
clé qui ouvre toutes les portes, et c'est alors que
Moïse donna aux Israélites les quatre voyelles magiques E-O-OU-A. Ces voyelles, combinées avec les
quatre consonnes de l'indicible nom Y.H.V.H., constituèrent le nom de Jéhovah. Les personnes de l'Enseignement Mazdaznan savent que ce nom Y-Ah-V-Eh (Yaveh) est formé par la contraction des syllabes
initiales des quatre premiers mots de la prière zoro-astrienne. « Ya(tha) Ah(ou) Va(ïryo) A(tho...) », La Volonté du Seigneur.
Dans nos exercices, il nous faut aussi tenir compte
du contrôle des mâchoires, celles-ci étant en relation avec le larynx. Et cela nous amène à comprendre le mécanisme caché de la Nature. Nous chantons donc les voyelles E-O-OU-A sur la mélodie du Te Deum.
Au moment de commencer à chanter, le diaphragme
est complètement tendu, étendu, aussi élargi que
possible ; l'abdomen reste toujours rentré. Au cours
du chant, le diaphragme remonte peu à peu, lentement. C'est le diaphragme qui règle l'émission de la
voix. Nous chantons la première fois la bouche
ouverte, la deuxième fois en serrant les incisives, la
troisième fois en serrant les molaires, la quatrième
fois en bourdonnant les lèvres closes. En chantant,
nous élevons nos regards tantôt vers le milieu du
front pour réveiller nos sens et facultés mentales,
tantôt nous les abaissons vers la pointe du nez pour
stimuler les fonctions organiques.
Nous exerçons notre contrôle sur le diaphragme et
les muscles costaux jusqu'à ce que nous puissions
chanter toute la strophe d'une seule respiration. Il
faut que le corps soit en état de relaxation positive complète, tandis que seul le diaphragme reste tendu. N'oublions jamais que la relaxation complète est la
condition première de toute réussite, non seulement
dans nos exercices, mais dans tous les faits et gestes de la vie.
Nous parvenons très vite à surmonter des difficultés,
mais ne nous attendons pourtant pas à savoir exploiter du premier coup toutes les issues possibles ! Si, par exemple, vous ne vous sentez pas bien après un
repas trop copieux ou mal assorti, chassez votre
malaise en bourdonnant. Cela vous aidera, la vibration du bourdonnement stimulant vos organes, à
transformer en acide carbonique les impuretés que
charrie votre sang veineux et à expulser cet acide carbonique de vos poumons.
CINQUIEME EXERCICE D'HARMONIE ---- A
Agenouillé derrière une chaise, posez les mains à plat
sur le dossier et pliez alternativement les quatre
doigts à angle droit, c'est-à-dire seulement dans
l'articulation inférieure, les mêmes doigts des deux
mains en même temps ; ceci en chantant les voyelles
E-O-OU-A sur la mélodie du Te Deum (page 185 de l'Avesta français) et redressez-les avec le deuxième
E-O-OU-A ( page 192 ). Commencez avec les index,
puis les majeurs, les annulaires et les petits doigts.
Pendant que vous pliez un doigt, les autres doivent
rester étendus, mais non crispés.
Pour commencer et vous familiariser avec ces exercices de doigts, pliez les doigts séparément en inspirant profondément pendant 4 à 5 secondes et
dépliez-les en expirant pendant le même temps. Une
fois l'exercice connu, joignez-y les voyelles et la mélodie. Une strophe en articulant, la bouche ouverte ; une strophe en articulant, les incisives serrées ; une
strophe en articulant, les molaires serrées.
Cet exercice nous apprendra à dominer nos mains
et, par suite, notre corps entier, même nos sens. Nos pensées devraient s'exprimer sur notre visage, mais
du fait que les hommes ne se conforment plus à cette
règle, ils n'accordent pas leurs paroles sur leurs
pensées et cet état de contradiction dans lequel ils s'habituent à vivre les rend hypocrites et déséquilibrés.
Nos mains doivent aussi exprimer nos pensées, tant
par le geste que le toucher ou l'écriture. Grâce
à ces exercices, nous deviendrons de plus en plus
conscients de nous-mêmes, c'est-à-dire de tout ce
qui se passe dans notre corps, même si l'on en est
encore à un genre de vie contre nature ; cela nous
amènera à corriger, pour l'amour de l'harmonie et
de la beauté, plutôt que pour des raisons théoriques,
ce qui ne va pas encore dans notre alimentation ou
dans d'autres domaines.
Ces exercices d'harmonie nous dévoilent ce que des
années d'étude sont incapables de faire. La lumière
et la sagesse viennent à nous. Quand nous disons
à notre corps : « Jusqu'ici et pas plus loin », il nous obéit. Nous dominons le chagrin et la douleur et sommes maîtres du risible comme du sérieux, nous
nous plaçons au-dessus de ces choses. Nous sommes toujours détendus, prêts aux actes les plus
graves et, pour l'instant suivant, au rire.
CINQUIEME EXERCICE D'HARMONIE ---- B
Mettez-vous debout, les bras étendus en croix, les
regards dirigés horizontalement, droit devant vous.
Pliez alternativement les quatre doigts, mais cette
fois dans la deuxième articulation, les mêmes doigts
des deux mains ensemble ; ceci en chantant E-O-OU-I-M, et dépliez-les en chantant les voyelles E-A-I-M, sur la mélodie des « Anges de Mazda ».
Comme dans l'exercice précédent, commencez par plier et déplier les doigts sur le respir ; ensuite faites-le en chantant les voyelles, la première fois la bouche ouverte, la deuxième strophe en serrant les incisives,
la troisième en serrant les molaires. Les bras restent
étendus en croix durant les trois strophes. Pour
éviter toute tension, il est bon de balancer très légèrement le corps sur la plante des pieds et de se soulever un peu pendant le E-ou-îm, pour revenir en
position avec le E-a-îm, en même temps qu'un léger mouvement des bras dans la jointure de l'épaule les empêchera de se tendre et fatiguer.
Pendant qu'un doigt se plie, les autres restent étendus,
mais non crispés ; le pouce n'entre pas en jeu.
(Il faut répéter les deux dernières phrases, de manière que chaque doigt passe à tour de rôle deux
fois dans une strophe).
Ces voyelles E-ou-îm et E-a-îm sont des combinaisons qui entrent dans la formation des noms d'anges, Khéroubîm et Séraphîm, qui entourent le trône des
cieux et gardent les portes du paradis.
SIXIEME EXERCICE D'HARMONIE
Nous ne prendrons cet exercice qu'après avoir bien
étudié les précédents et sachant les faire avec
aisance.
Debout, appliquons les mains l'une contre l'autre,
comme pour prier, mais sans croiser les doigts, en
ne croisant que le pouce gauche par-dessus le droit
et l'appuyant légèrement contre le cœur. Les mains
sont verticales, les coudes en équerre.
Alors nous élevons lentement les mains jointes, jusqu'à ce que les coudes soient à hauteur d'œil, en
chantant é sur la note mi ; puis nous écartons les
mains pour décrire un grand cercle, en chantant O
sur la note ré ; et les joignons de nouveau sur le
cœur en chantant I-M sur la note do. ---- E-O-I-M
en une seule respiration, le tout répété trois fois.
Ces voyelles sont celles du nom divin Elohîm, que
l'on interprète par « Un-parmi-beaucoup » ou « Dieu
dans l'Assemblée des Dieux ». C'est sous ce nom
que l'écrivain de GEN-ISIS (Genèse) désigne l'intelligence Infinie dont procède à l'origine toute Création et Evolution.
Ce sixième exercice d'harmonie avive le côté spirituel, religieux de notre être et nous communique la
certitude que la Pensée émane du cœur, secret que
tous les yogis et tous les artistes cherchent en vain.
Il faut le pratiquer debout, de manière que la cage thoracique puisse s'ouvrir, donnant ainsi largement
place au cœur. Il n'est pas attendu que nous le
fassions souvent, mais au contraire rarement, et avec concentration, ferveur ; trois fois de suite et c'est assez.
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