Les exercices huit à douze.
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HUITIEME EXERCICE
S'asseoir à l'orientale, c'est-à-dire, jambes croisées, sur le sol (voir planche II, a et b) :
Debout, mains aux hanches, croiser la jambe droite devant la gauche ---- (il sera bon d'ailleurs de s'exercer à croiser également avec la jambe gauche, bien que cela soit moins facile pour certains) et se laisser descendre très doucement, autant qu'il se peut au début, sur le sol, où l'on arrive sur le séant. Ce mouvement doit être accompli avec légèreté et détente, en respirant régulièrement en profondément. Aspirer avant la descente et avant de remonter; l'expiration se fera, selon préférence, soit en descendant, soit une fois assis, avant de reprendre souffle.
Faire, plusieurs fois de suite, descente et montée, doucement.
Pas de meilleur moyen pour faire disparaître tous empâtements des hanches et de l'abdomen, et reprendre une apparence naturelle. Quelques minutes chaque jour, une dizaine de fois environ. Pour faciliter la remontée, il suffit, étant assis, d'avancer légèrement la jambe droite et d'incliner un peu le buste en avant.
Lorsque par l'application de mesures purificatrices conséquentes, l'organisme est amené à un état normal, on peut continuer cet exercice, en procédant comme suit. Etant assis à l'orientale, placer le coude droit dans la paume de la main gauche; poser le menton dans la main droite; avec l'index de la main droite, fermer la narine gauche et respirer par la narine droite en fixant la pointe du nez. Suivre mentalement les courants du respir et rester parfaitement attentif à l'exécution de l'exercice. Ne faire cela que pendant une minute au plus. Changer la position des bras, mettre par conséquent le coude gauche dans la paume de la main droite. Boucher la narine droite, et respirer par la gauche.
Il ne faut, nous le répétons, faire cet exercice qu'après avoir acquis par l'exécution consciencieuse de ceux qui le précèdent, une normale harmonie fonctionnelle et cérébrale, un état de pureté et d'équilibre satisfaisant, car ce mode de respirer, agissant spécialement sur une seule hémisphère cérébrale chaque fois, change les courants, et a une forte action sur le système nerveux. Il faut en user à bon escient, non par fantaisie, curiosité et goût de mystère, mais bien toujours en gardant en vue ce même désir d'efficience qui doit être celui de tout être humain intelligent...
Un petit exercice qu'on peut exécuter aussi souvent qu'on le désire, bien que sans excès ni violence, bien entendu, est celui-ci :
Debout, prendre un souffle bien profond, les bras étendus latéralement de côté, puis exhaler graduellement, en frappant la poitrine, très délicatement au début (on frappera plus fort dans la suite, lorsqu'on se sera familiarisé avec ses réactions, par observation).
On fera trois fois cela; puis, la quatrième fois, après avoir inhalé, on garde le souffle, puis on place les mains sous les aisselles (voir planche II, c et d) et on les pousse jusqu'à la colonne vertébrale, où les doigts se posent de chaque côté; on fait alors glisser ceux-ci, lentement, jusqu'aux reins. Laisser alors retomber les mains dans un geste de complète détente et exhaler profondément. Ceci représente un massage assouplissant, fortifiant, de grande valeur très simple, et que tous doivent pratiquer journellement plusieurs fois.
NEUVIEME EXERCICE
Se tenir debout, droit et souple. Maintenir la colonne vertébrale ferme, les genoux souples et toutes articulations à disposition. Tenir la tête légèrement en arrière et, tout en inspirant profondément, taper délicatement la poitrine du plat des mains, sans brutalité aucune, en continuant à bien remplir les poumons; lancer alors, lorsque le plein d'air est fait, les deux bras tendus au-dessus de la tête, puis, en retenant le souffle, fléchir le torse en avant, sans plier les genoux, jusqu'à toucher le sol des deux mains ouvertes, devant les pointes de pieds ( voir figure Planche II, e).
Expirer lentement et à fond en se redressant pour reprendre la position de départ, en faisant glisser, en remontant, les mains le long du corps, jusqu'à la poitrine, puis laisser retomber les bras bien détendus.
Cet exercice peu être fait plusieurs fois de suite, et répété dans la journée, selon possibilités, sans aucun inconvénient; il a une influence des plus remarquables pour ramener la tonicité des muscles du tronc et du bassin, et pour rectifier la position des organes internes.
DIXIEME EXERCICE
Voici un exercice simple qui empêche la tendance à se tenir bossu, et qui libère les voies respiratoires des mucosités qui les encombrent, qui rend pleine facilité d'action aux parties postérieures des bases pulmonaires, souvent mal ventilées; il faut pratiquer : au matin, avant la toilette, ou après, le faire souvent, surtout pendant tout le temps ou durent les désagréments causés par l'irritation et l'inflammation muqueuse occasionnée par les mucosités qui provoquent toux ou étouffements.
Avec un morceau de craie tracer une ligne sur une paroi, en tenant la craie du bout des doigts, de façon à marquer l'horizontale le plus haut qu'il soit possible. Ensuite tracer à 10 ou 12 centimètres au-dessus, une seconde ligne, parallèle.
S'éloigner alors de 5 ou 6 pas en arrière, puis marcher vers la paroi, en inspirant profondément, jusqu'à ce que le pied droit butte des orteils contre la paroi; on se tourne alors à gauche, et on frappe de la main droite la paroi à hauteur de la ligne supérieure, en retenant le souffle et en soulevant le talon gauche (Planche II, f).
Les muscles du corps restent maintenus souples pendant qu'on frappe la paroi. Le poing frappe avec force, mais le bras, le poignet, doivent être souples et détendus, on s'éloigne de la paroi après avoir frappé, en expirant profondément. On aspire en revenant vers la paroi, mais on se tourne de façon que ce soit le pied gauche qui soit contre la paroi et on frappe du poing gauche.
Faire trois ou quatre fois seulement chaque matin, en se rappelant que dans tous les mouvements où il s'agit de lancer le ou les bras en haut, il faut toujours retenir le souffle pendant ce lancement, pour que le résultat soit bon.
ONZIEME EXERCICE
Dans le Huitième Exercice, nous avons enseigné à s'asseoir dans la position dite orientale. De cette position, qui est éminemment favorable pour aider au redressement de la colonne vertébrale, et au maintien en juste position des organes du bassin, on peut en accomplir d'autres, qui ont une influence très marquée sur la colonne vertébrale.
Prendre donc la posture assise dans le siège oriental, en gardant les jambes croisées, puis d'un mouvement souple de bascule du buste en avant, se mettre à genoux; se rasseoir (à l'orientale); recommencer à se mettre à genoux, sans décroiser les jambes; se rasseoir plusieurs fois de suite, jusqu'à ce qu'on ait acquis pleine maîtrise du mouvement.
Etant à genoux, croiser les bras derrière le dos en amenant les mains sous les aisselles, ce qui donne un bon soutien à la colonne vertébrale et de la fermeté pour l'accomplissement des exercices. Inhaler alors un bon souffle profond, et pendant ce temps, changer la position : étant agenouillé, décroiser les jambes, et s'asseoir sur les talons.
Tenir le souffle pris et incliner la tête en arrière, aussi loin qu'il est possible au début, sans faire d'effort pénible. Il est possible, par la suite, de poser la tête sur le sol, mais il ne s'agit point d'y prétendre dès les premiers essais. Se redresser ensuite, puis s'incliner en avant, en tenant toujours les bras croisés dans le dos, jusqu'à toucher le sol du menton. Puis finalement, se redresser, en expirant.
L'explication, qui semble longue et compliquée, peut se résumer ainsi très simplement :
1° S'asseoir à l'orientale, après avoir aspiré, puis se mettre à genoux sans décroiser les jambes, par un mouvement de balancement en avant du buste. Croiser alors les bras derrière le dos, mains sous les aisselles, et expirer.
2° Pendant l'inspiration qui suit, changer la position comme suit : décroiser les jambes, et, de la posture agenouillée passer à celle assise sur les talons; retenir le souffle, et incliner le corps en arrière aussi loin que possible (voir planche II, g), revenir en avant et toucher le sol du menton; en se redressant, expirer largement.
On peut répéter plusieurs fois de suite, bien qu'en ne dépassant pas une sage mesure au début, car les exercices d'assouplissement consistant en renversement du torse, demandent prudence et bon sens. Il est indispensable d'assouplir, d'élonger et de fortifier graduellement les muscles et ligaments du torse et du bassin, avant que de pousser très à fond l'extension. Bien entendu, les personnes qui ont une hernie ou qui souffrent d'éventration, doivent s'abstenir de cet exercice jusqu'à ce qu'elles aient rendu normales leurs conditions corporelles. Tout est guérissable, temps et intelligence peuvent tout, il faut vouloir et appliquer. Toutes les vertèbres se trouvent travaillées, étirées, dans les différentes postures de cet exercice; celles qui sont faibles ou déviées, reprennent, peu à peu, leur position normale. Qui sait quelles de ses vertèbres sont à traiter, portera, pendant l'exercice, attention et poids du corps du côté qui est anormal.
DOUZIEME EXERCICE
Aspirer, expirer, puis se mettre à genoux, poser les mains sur le sol, étendre ensuite les jambes en arrière, bien droites, sans plier les genoux; le corps se trouve donc étendu horizontalement, n'ayant pour appui que les mains et les orteils (voir planche II, h); aspirer alors en soulevant légèrement la tête en arrière; puis, en retenant le souffle, toucher le sol du nez ou du menton. Et expirer ensuite. En reprenant la position horizontale du départ. Faire attention à ce que le corps reste bien fermement maintenu droit, afin que ni genoux ni abdomen ne touchent le sol.
Si la respiration est correctement exercée et contrôlée, le corps est maintenu ainsi facilement, sans fatigue. Ne pas excéder son désir ni ses forces pour cet exercice, particulièrement puissant et fortifiant.
Prendre la position dite du " Kangourou ", c'est-à-dire, accroupie, en posant les poings sur le sol de chaque côté du corps, le torse restant bien droit (planche III, i). Prendre un souffle profond et sauter en l'air aussi haut qu'on le peut, en gardant la position de départ. Faire ainsi trois fois de suite, aspirer avant de sauter, expirer en descendant. Se relever et se reposer en détendant bien tous les muscles et en procédant à une série de respirations calmes et plus courtes.
Poser les mains sur les hanches, ou sur les reins et se frapper alternativement des pieds droit et gauche, la région du séant, le coccyx si l'on peut (voir planche III, j). Faire plusieurs fois de suite, en tournant autour de la chambre; rien ne saurait faire plus de bien que de se " secouer " ainsi soi-même ! Plus on est détendu et souple, plus on parvient aisément à toucher le point voulu, alors que si l'on se crispe, la chose est rendue infiniment moins facile. Chanter une mélodie qu'on rythme ainsi allègrement... du pied, ou respirer largement pendant cette promenade... ponctuée. Nul doute que le calme et l'aisance ne soient plus faciles à garder, quand la leçon aura porté, pendant quelque temps ! Tous ont plus ou moins besoin de se rappeler ainsi à l'ordre, et la souplesse et la circulation y gagnent grandement.
Inspirer, lever la jambe gauche en avant, aussi haut qu'il est possible, l'abaisser et la projeter en arrière comme en un large mouvement de balancement, aussi étendu qu'il est possible de le faire, et la ramener au sol, en expirant. Faire de même avec la jambe droite. Ensuite, après avoir inspiré de nouveau, lever la jambe comme déjà dit, puis, la repliant en la saisissant des deux mains, la ramener contre le corps en la maintenant au genou et à la cheville, en tenant le souffle; exhaler en la laissant redescendre, et en se tenant ferme et droit sur l'autre jambe (planche III, k). Faire alternativement des deux jambes trois ou quatre fois de suite. En cas de déplacement des organes internes, ou de faiblesse des muscles et ligaments du bassin, cet exercice constitue un excellent moyen d'y remédier, parce qu'il en normalise la position, par retour de tonicité et de souplesse normales, et par l'apport, grâce à une circulation meilleure, du sang et de l'électrisme.
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