Recettes culinaires, extrait.


Blé cru. --- Nous avons, dans nos Brochures et Revue, maintes fois parlé de la valeur du blé cru trempé, pris journellement, à la mesure d'une cuillerée à café au repas de midi. Son emploi sous cette forme est profitable à tous, et est maintenant très répandu dans tous les milieux compréhensifs, qui ont observé et constaté les résultats qu'il est possible d'en obtenir, si l'on procède rationnellement. Notre brochure Le Blé, aliment parfait, indique son très simple mode d'emploi que nous rappelons ici : Trier, laver du beau blé de semence, le mettre à tremper, --- sans le faire préalablement griller, bien entendu, comme lorsqu'il est destiné à la cuisson, --- mettre une épaisseur de grains sur un plat et recouvrir d'eau; changer cette eau toutes les vingt-quatre heures. Au bout de quarante-huit heures seulement en été, de soixante-douze heures parfois, selon saison, il est prêt à être consommé cru, par cuillerée à café au début du repas; il représente un reminéralisant de tout premier ordre.

C'est au début du repas de midi, accompagné de quelques fines tranches de légumes crus de variétés de saison, et de salade verte, qu'il donne le meilleur appoint. Il est essentiel de le mastiquer seul, longuement et soigneusement, jusqu'à en faire une parfaite bouillie, qui devient, finalement, de consistance gommeuse; la cellulose qui demeure est quasiment irréductible alors, mais il serait mauvais de la rejeter sous prétexte qu'elle ne se digérera pas; elle servira à activer les mouvements péristaltiques de l'intestin, et formera la masse, le ballast, qui aide au cheminement, à l'entraînement au dehors, des matières inutilisables, inassimilables, destinées à être évacuées. Le mécanisme, l'automatisme intestinal a besoin de certaines parties inassimilables des aliments, qui font, à la fois, résistance et appui pour aider aux utiles contractions expulsives.

Les éleveurs même ont introduit dans l'alimentation des bovins, des chevaux et des gallinacés, cette pratique du grain trempé, et ont constaté un rendement bien supérieur, tant dans le travail, pour les uns, que dans la production en lait et oeufs pour les autres, ainsi qu'une économie sérieuse dans l'emploi des grains.

Toutes proportions gardées, il est certain que le blé, pris cru, préalablement traité pour amener tendreté et début de germination, peut être considéré comme un des meilleurs, plus puissants et simples revitalisants qui soient dans l'alimentation humaine. Cela s'explique par la somme de forces naturelles que la germination met alors en action, qui, destinées à amener la formation de la plante, sont en plein épanouissement et rendement à ce moment. Si les solanées, par exemple, doivent être soigneusement débarrassées de leurs germes pour être bonnes à la consommation, ainsi que maintes autres plantes et céréales, il n'en est pas ainsi pour le blé en début de germination, et chacun peut faire l'expérience de la valeur du blé, non seulement sous tant de formes, mais sous celle-là plus simple, crue et trempée, dont peu, certes, ne bénéficient point : depuis le petit enfant, auquel on peut également donner quelques grains ainsi trempés, bien réduits en bouillie et mêlés à son alimentation à partir de onze à douze mois; jusqu'aux vieillards et aux malades, qu'il revivifie mieux que toutes drogues dites fortifiantes, et plus souvent seulement excitantes, donc bien plus sûrement destructrices de la vie que réparatrices de ses usures.

DIVERSES PREPARATIONS AU BLE CRU

Certains peuples végétariens, travailleurs robustes des champs, emploient avec profit le blé cru comme aliment. Ce mets ne saurait être également recommandé à tous. Il faut non seulement posséder, une bonne dentition et un appareil digestif sain et vaillant, mais encore, il faut avoir besoin d'une alimentation très substantielle, c'est-à-dire user de forces physiques, faire bon usage de ses membres pour utiliser cette nourriture et dépenser les réserves qu'elle fournit. Avis donc aux délicats, aux sédentaires, qui ne relèvent pas de l'emploi d'aliments forts et qui, s'ils veulent goûter de ces préparations, feront bien de le faire avec prudence et petite mesure.

Blé cru à la crème. --- Prendre une tasse de blé cru séché au four, le moudre gros et le mettre à tremper durant douze heures. Au bout de ce temps, ajouter deux cuillerées à bouche de crème fraîche. Bien mélanger et incorporer une dizaine de raisins secs préalablement trempés et fragmentés, ou encore cinq ou six amandes mondées et râpées. A consommer comme plat de résistance, par petites quantités soigneusement mastiquées et insalivées, et accompagné de verdures fraîches ou fruits.

Blé cru aux pommes. --- Une tasse de blé trempé douze heures, après séchage et grillage au four. Mêler le lendemain, avec part égale de pommes douces râpées; ajouter une dizaine d'arachides crues, passées au four le juste temps utile à ce que la pellicule brune se détache aisément, --- il ne faut pas griller l'arachide car elle devient alors indigeste et acidifiante, --- réduire ces arachides de manière à pouvoir les mâcher aisément, ou, si les dents ne sont point suffisantes, les passer au moulin, afin de bien les incorporer au mélange qu'on insalivera soigneusement par une mastication et une trituration prolongées. Très nourrissant; mêmes remarques que pour la préparation ci-dessus.

Blé cru avec Jus de raisin. --- Griller du blé, le concasser gros, le faire tremper douze heures à l'eau, puis le consommer bien mélangé avec deux cuillerées de jus de raisin frais pour une cuillerée de blé. Mastication soignée et prolongée.

Flocons de blé à la crème ou au lait. --- Pour faire rapidement un plat de blé cru, nourrissant et délicieux, prendre une tasse de flocons de blé, les sécher et griller au four ou à la poêle, les mettre tremper pendant une heure à l'eau, ou dans moitié eau et moitié lait; consommer avec un peu de crème s'ils ont trempé à l'eau, et avec fruits ou jus de fruits doux......
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