Aliments dits glandulaires, extrait.



BOISSONS ET ALIMENTS DITS GLANDULAIRES
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Nous avons laissé, pour en traiter à part, une catégorie de boissons de nature spéciale, afin d'attirer l'attention sur leurs particulières qualités et leurs effets.

Nous qualifions de boissons et aliments glandulaires, le lichen, les algues et les divers aliments contenant des principes mucilagineux : Agar-agar, lichen, orge, guimauve, orme mucilagineux, la graine de lin, les okras, etc.

Les principes contenus dans ces produits naturels ont une action remarquablement reconstituante, revitalisante, lorsque employés selon de bonnes règles.

Les sels et éléments précieux apportés sous une forme naturelle, assimilable, par ces algues, plantes et légumes, ont une action tout particulièrement favorable sur l'assimilation.

L'estomac, le foie, et l'intestin, qui est parsemé d'innombrables, glandes, bénéficient grandement de l'emploi en boissons, tisanes et gelées, de ces mucilagineux, qui les fortifient, et permettent ainsi complète assimilation, et bonne nutrition générale, par amélioration et renforcement du fonctionnement et des sécrétions glandulaires. Le système glandulaire tient, avec le système nerveux, toute la vitalité organique sous sa dépendance.

C'est par l'intermédiaire des glandes, dont les poumons peuvent être considérés comme représentant les plus importantes, que le sang est rechargé sans cesse des éléments utiles au maintien de sa structure, de son intégrité, à son enrichissement. Puisés au dehors par respiration et alimentation, ces éléments sont, après assimilation, transformés encore sous l'influence de sécrétions glandulaires variées et toujours plus subtiles, selon qu'elles proviennent des organes de la digestion, ou de la régénération (appareil génital). Le système nerveux réagit également aux sécrétions glandulaires, et peut, seulement lorsque celles-ci sont normales, assurer correctement la vie de relation cérébrale-organique.

Tout ce qui favorise la pureté du sang, et permet son enrichissement par l'effet d'une nutrition rationnelle, --- et la netteté du tube digestif en tout premier lieu est nécessaire pour permettre que les utiles conditions soient établies, --- tout donc, de ce qui fortifie l'appareil glandulaire : digestif, pulmonaire, génital, conduit à l'épanouissement organique cérébral, à l'harmonie fonctionnelle et mentale.

La texture tout particulièrement délicate du tissu glandulaire, réagit à certains soins et éléments que les mucilagineux sus-indiqués constituent, apportent, et qui les rendent très précieux; de plus, la consistance de ces divers produits fait que leur préparation est facile : en desserts, entremets, boissons, qu'on agrémente de beaucoup de façons dont nous indiquerons quelques-unes.

On peut tout simplement laver du lichen ou de l'agar-agar, coupé pas trop court, ou encore moitié de chaque, et verser simplement dessus un peu d'eau chaude, mais non bouillante; ajouter de l'agar-agar au potage dans des compotes, confitures : une forte pincée par personne, deux ou trois fois dans la journée; ainsi préalablement amollis, lichen ou agar sont souples et passent très bien avec tout.

Ceci est la manière très simple qui ne demande ni temps ni frais, et qu'affectionnent les personnes qui disposent de peu de temps. Le résultat est d'ailleurs tout aussi satisfaisant, sauf pour le goût, qui, étant ainsi nul, est moins agréable que dans une préparation de dessert.

Il ne faut pas faire bouillir le lichen, ni l'agar-agar, sous peine de détruire certains principes. Préparer donc au bain-marie les poudings et gelées de lichen et d'agar. Une bonne façon de faire absorber cette gelée, et qui d'ailleurs en augmente la valeur, est de mélanger 1/3 de pouding de lichen, avec 2/3 ou moitié de compote de pommes ou poires, ou simplement de pommes râpées crues. Si l'on mélange juste la quantité utile au repas, afin de ne pas laisser fermenter ensemble les deux éléments, on obtient un dessert sain, fortifiant, économique, dont les enfants redemandent volontiers.

Les confitures, les fruits crus râpés, cuits au four, en compote, les pruneaux, etc., la crème fraîche, les crèmes pâtissière, à la vanille, au chocolat, au caramel, permettent, par leur adjonction, de varier à l'infini la présentation et le goût de cet aliment si utile pour tous. L'essentiel est de ne pas consommer de grosses quantités à la fois de ces gelées, qui, pour beaucoup, sont quelquefois difficiles... à faire circuler, surtout, si épaisses.

Nous recommandons vivement, pour cette raison, de faire les gelées presque fluides et de les bien battre à la fourchette, lorsque l'estomac et l'intestin sont paresseux. Il n'est pas nécessaire d'en consommer beaucoup à chaque repas; une forte cuillerée à bouche suffit, aux deux repas; ces deux cuillerées sont plus aisément assimilées et plus profitables que des portions asphyxiantes. Le matin, en guise de petit déjeuner avec deux ou trois pruneaux cuits, ou crus, trempés au moins douze heures (jeter l'eau de trempage); ces gelées font merveille pour les enfants et les débilités; consommer lentement et bien triturer et insaliver.

Pouding de lichen. --- Laver la valeur de quatre cuillerées environ de lichen carragaheen, et de deux cuillerées d'agar; bien égoutter, mettre dans une casserole d'une contenance de 1 litre 1/2 environ, recouvrir complètement de liquide, composé de moitié eau, moitié lait (il faut au moins 1 litre de liquide en tout). Ajouter un demi-bâton de vanille (facultatif), et laisser ainsi reposer une heure environ. Au bout de ce temps, mettre la casserole contenant la préparation, dans une casserole ou bassine plus large et contenant de l'eau, qui remplira l'office de bain-marie. Mettre tout l'appareil sur le feu, laisser aller le bain-marie à ébullition, et la continuer pendant un quart d'heure, tenir le lichen couvert pendant cette cuisson indirecte.

Enlever du feu, laisser reposer ainsi une dizaine de minutes. Passer ensuite le lichen en se servant du pilon, sur une très fine passoire; la gelée qu'on obtiendra ainsi doit être non pâteuse et compacte, mais molle, et ne pas devenir dure au refroidissement; pour obtenir ce résultat, il faut ajouter de l'eau chaude à la gelée, s'il y a lieu. Sucrer avec une cuillerée à bouche de miel. Battre soigneusement à la fourchette et laisser refroidir la gelée dans la ou les jattes dans lesquelles on l'a passée.

Servir comme dit, soit nature, soit avec fruits crus ou cuits, jus de fruits, confitures, banane crue écrasée, crème fraîche, crèmes diversement parfumées.

Pour les enfants, on peut mettre 2/3 de lait pour 1/3 d'eau dans la préparation, et on peut, en leur servant cette gelée, y ajouter un peu de lait pour la délayer et rendre plus fluide, et plus adaptée à leurs goûts et besoins.

Il est possible, ainsi, d'en faire prendre très facilement aux tout petits en incorporant dans lait sucré ou bouillies, de très petites quantités de gelée parfumée, soit à la vanille comme indiqué, soit à l'eau de fleur d'oranger (entretient la liberté intestinale). Le dernier parfum doit être ajouté seulement après que la gelée est passée. Mettre alors la cuillerée à bouche de bonne eau de fleur d'oranger avant de battre.

Tous les enfants, lorsque cette préparation leur est offerte sous bonne forme, la prennent avec plaisir : au petit déjeuner, au goûter, comme dessert, si l'on a soin d'en varier l'accommodement, les accompagnements et parfums.

Pour les adultes qui ne prennent pas de lait, il est tout aussi facile de préparer cette gelée avec de l'eau pure non additionnée de lait; le parfum, le miel, ou les fruits, ajoutés au moment de la consommation, la rendent suffisamment agréable au goût pour être ainsi prise. Toutefois, il n'y a pas lieu de supprimer le lait, quand la préparation est destinée à des enfants, mais bien plutôt d'en ajouter davantage.

On peut mettre seulement du lichen pour faire la gelée, et on peut également mettre l'agar, en plus ou moins grande proportion : 1/4, 1/3, ou la moitié; varier est bien : observer, et se référer aux réactions organiques, pour modifier en sens utile.

L'organisme profite beaucoup de cette alimentation au printemps et à l'automne. Le fonctionnement intestinal devient meilleur, et par là, la pureté interne, et tous les bons effets qu'elle entraîne, ne tardent pas à rendre l'état général plus satisfaisant. Nombre de déficiences muqueuses, cutanées : aphtes, engelures, etc.; des maux atteignant yeux, gorge, cuir chevelu, ongles, ne tardent pas à régresser, en raison de l'apport des sels utiles contenus dans les algues, qui rendent au corps sa résistance. La partie mucilagineuse agit également par son action onctueuse, émolliente; elle entraîne de plus, mécaniquement, un réveil du péristaltisme intestinal, à condition, nous le répétons, de n'en prendre que peu à la fois et de mastiquer et liquéfier soigneusement, avant déglution; ainsi, seulement, les bons effets pourront rapidement se manifester. Ne jamais faire bouillir à feu direct aucune algue.

Les pruneaux, bien lavés et trempés, longuement cuits, réduits en purée, et mélangés par moitié à de la gelée de lichen et d'agar, permettent d'opérer une complète rééducation intestinale chez les enfants et les adultes.

On peut également, s'il s'agit de remonter un organisme débilité, écraser et battre à la fourchette une demi-banane bien mûre, bien que non encore ramollie et fermentée, et mélanger avec le double de gelée bien fluide, déguster lentement avec biscuit ou galette sèches. La pomme râpée, dans les cas de faiblesse, conjointement aux gelées de lichen, en mélange ou séparément, donne des résultats surprenants de revitalisation. Toujours choisir une qualité de pommes douces, la reinette du Canada est la meilleure du genre, bien mûre et non farineuse. Essayer et suivre avec persévérance ces moyens de régénération organique conduit chacun à remettre son corps au point d'équilibre utile au développement général, cérébral, mental, spirituel, que ne peut s'amorcer que sur une base corporelle saine et résistante.

Infusions de lichen carragaheen (lichen blanc) ou mousse d'Irlande, et d'agar. --- Sur une cuillerée à café de lichen ou d'agar, verser une tasse d'eau très chaude, mais non bouillante, couvrir, laisser infuser dix à quinze minutes, passer, réchauffer doucement, au bain-marie de préférence, en tout cas, surveiller afin de ne jamais laisser aller l'infusion jusqu'à ébullition.

On peut parfumer avec un petit morceau de vanille ou une cuillerée à café d'eau de fleur d'oranger, ou encore un peu de jus de fruits : raisins, pommes crues ou cuites, etc., ou sucrer avec très peu de miel. Si l'on prend plusieurs tasses par jour de cette boisson, il vaut mieux n'y point ajouter de miel, au moins à chaque fois. Les ferments et sels contenus dans les algues ont, nous le répétons, une action tout particulièrement favorable sur les glandes digestives, intestinales, et partant, sur l'organisme entier.

Ecorce d'orme mucilagineux. --- Il est difficile de se procurer de cette écorce, dont l'emploi est, comme celui de la graine de lin, recommandable dans toutes les affections ou faiblesses digestives, intestinales, rénales et cutanées, et tout particulièrement utile pour faciliter les périodes féminines. Mettre la valeur de deux cuillerées à bouche d'écorce d'orme, réduite en petits morceaux, dans un récipient, et jeter dessus 1 litre d'eau bouillante. Couvrir et laisser refroidir ainsi. Réchauffer au moment de consommer, sans faire bouillir, et agrémenter comme les infusions de lichen et d'agar.

Infusions de lichen et graines de lin. --- Faire l'infusion de lichen comme dit plus haut, et en mêler une demi-tasse avec une demi-tasse de décoction de graines de lin, préparée avec une cuillerée à café de graine de lin mise à bouillir dans une grande tasse d'eau pendant dix minutes.

Boire chaud, édulcorer avec un peu de miel ou de sucre candi.

Particulièrement utile en saison froide, en période de refroidissement ou d'affaiblissement. Ne consommer alors que très peu d'aliments, et de nature uniquement rafraîchissante : laitue, cerfeuil, persil, potiron, orge, pissenlit, épinards, carottes, etc., et boire fréquemment de cette préparation. Prendre également alors un bain très chaud, entier, ou au moins, de pieds, si impossible de mieux faire, après s'être administré un lavage intestinal; boire une tasse du mélange bouillant et se mettre au lit, tôt le soir, si l'on ne peut dans la journée : meilleur moyen de couper tous maux ou suites dues à un refroidissement.

Le lendemain, alimentation comme dit, et tout reprendra son cours normal en peu de temps.

Ne jamais geindre, craindre, attendre, ce sont là les seuls dangers réels que présente un mal, quel qu'il soit ! Agir de suite : purifier, reposer l'organisme, ne lui donner que de très légers aliments et des évacuation, tant pour l'intestin que les reins. Les sudations, boissons diurétiques, compresses bouillantes sur la poitrine, les omoplates, les reins, le plexus solaire et l'abdomen, selon la dérivation et les soins qu'il faut viser à donner dans le cas spécial, --- ces moyens simples sont, avec le prestigieux lavage interne, et le jeûne léger, des assurances de longue vie.

Ne jamais perdre la tête devant une défaillance organique, en quelque circonstance que ce soit; savoir : arrêter les apports alimentaires; augmenter l'apport d'oxygène en surveillant consciemment la respiration; nettoyer l'intestin; faire fonctionner les reins; activer la fonction respiratoire, d'échange cutané, par bains, compresses, selon possibilités et cas, massages, frictions, puis repos dans le silence et la position horizontale, --- savoir que ces moyens, si simples, auxquels on ne songe pas, sont irremplaçables et infaillibles.
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